Des centaines de milliers de Français de tout bord dont des cheminots, des enseignants et des infirmiers des salles d’urgence ont lancé jeudi une des plus grandes grèves du secteur public en France depuis des décennies. Ils sont déterminés à forcer le président Emmanuel Macron à renoncer à son projet de réforme du système de retraite.
Les réseaux de transport à Paris et dans d’autres régions sont bloqués, alors que les syndicats s’engageaient dans une grève qui menace de paralyser la France pendant des jours, posant le plus grave défi à l’agenda des réformes du gouvernement français depuis l’éclatement du mouvement des Gilets Jaunes.
La police anti-émeute de Nantes, dans l'ouest de la France, a tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants pour les disperser. À Lyon et à Marseille, des milliers de manifestants portaient des banderoles sur lesquelles étaient écrits: « Macron dégage » et « Ne touchez pas à nos retraites ».
« Ce que nous devons faire, c'est de fermer l'économie", a déclaré à Reuters Christian Grolier, un haut responsable du syndicat de la Force Ouvrière. « Les gens sont enthousiastes pour un combat », a-t-il ajouté.
Les cheminots ont voté pour prolonger leur grève jusqu'à vendredi, alors que les syndicats de la RATP, l'opérateur de métro et de bus de Paris, ont annoncé que leur débrayage se poursuivrait jusqu'à lundi.
Les employés des aéroports, les chauffeurs routiers et la police se joignent à la grève en marge de cette période de mécontentement généralisé du peuple français qui ne décolère pas et qui rejette les réformes envisagées par les responsables.
Macron dit vouloir simplifier le système des retraites qui est selon lui bien trop lourd en France et qui comprend plus de 40 régimes différents dont beaucoup avec des âges et des avantages différents. Les cheminots, les marins et les danseurs de ballet de l'Opéra de Paris peuvent prendre leur retraite une décennie plus tôt que les autres.
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Macron dit que le système est injuste et trop coûteux. Il souhaite un système unique, basé sur des points, dans lequel, pour chaque euro versé, chaque retraité aura les mêmes droits.
À Paris, la police anti-émeute a érigé des barrières dans les rues entourant les bureaux du président et du Premier ministre.
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a déclaré que des milliers de manifestants, des « black blocs » et des « Gilets Jaunes » pourraient tenter de semer le chaos dans le pays.
Castaner a ordonné la fermeture des magasins situés le long des rues. Quelque 6 000 policiers seront déployés, y compris des dizaines de policiers à motocyclettes.
Les agriculteurs ont manifesté dans toute la France mercredi 27 novembre, avec des opérations de blocage à Paris et Lyon.
Un jour plus tôt, les étudiants français ont protesté contre la politique du gouvernement en organisant des rassemblements dans les établissements d’enseignement supérieur. Ils ont déclaré qu’ils déclencheraient une grève dans les jours qui suivaient si le gouvernement ne décidait pas rapidement de l'octroi de subventions aux universités.